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Tendotools, à Lierre, a été vendue à un investisseur privé

Reprise d'entreprise
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La vente de votre entreprise a beau s’avérer être un succès, elle n’en demeure pas moins toujours chargée d’émotion. Surtout lorsque le propriétaire-fondateur s’y est investi corps et âme durant des décennies – sans oublier tout le travail fourni – comme ce fut le cas avec Bart Van Tendeloo. En août, il a cédé les rênes de Tendotools, spécialisée dans les machines à bois et basée à Lierre, à deux trentenaires : les investisseurs privés Nitish Chatterjee et Daan Bergers. « Je suis un vieux renard et je peux apprendre quelques tours au nouveau propriétaire, mais c’est au tour des jeunes loups de faire leurs preuves ! »

Vous avez bâti Tendotools en partant de zéro. Quand on voit le magnifique bâtiment d’une longueur de 110 mètres à Lierre, on comprend aisément que le parcours ne fut pas un long fleuve tranquille.

Bart Van Tendeloo : « À la suite d’un accident survenu à l’âge de 16 ans, je me suis retrouvé en fauteuil roulant. Ce qui fait qu’aujourd’hui, à 54 ans, mon corps a l’impression d’avoir 15 ans de plus. Jeune mécanicien automobile, je réparais toutes sortes de machines dans un petit garage. Je me suis découvert une passion lorsque j’ai aidé quelqu’un à développer et à améliorer des machines qu’il importait de Chine. » Graduellement, Bart a créé une gamme complète de machines à bois pour les bricoleurs amateurs et les professionnels. Par fax (!), il envoyait les améliorations aux fabricants en Chine. Le garage s’est transformé en hangar. Le hangar a évolué vers un authentique bâtiment industriel avec quatre employés et deux techniciens. Tendotools est devenue une référence en matière de machines à scier, raboter, fraiser, percer, poncer… et un distributeur exclusif de marques célèbres en Belgique, toutes réputées auprès des bricoleurs, des artisans et des industriels du bois. Bart a pu compter sur sa compagne Stefanie, qui s’est chargée de l’administration de manière impeccable. Après tout, derrière chaque homme fort se cache une femme forte.

Quand avez-vous pris la décision : cette entreprise est ma passion, mais j’y mets malgré tout un terme ?

« De manière tout à fait inattendue, un acheteur s’est manifesté. Dans un premier temps, je n’ai pas donné suite, car je n’avais pas encore réfléchi à ce type de projet. Mais la question a fait germer l’idée et j’ai fini par démarrer les discussions. Mais j’avais mes exigences. Pas tant en matière d’argent, mais plutôt à l’égard des personnes qui, selon moi, devaient rester en place. Après tout, les collaborateurs sont aussi la clé du succès de l’entreprise. Sur le plan personnel, ce fut une période très difficile. J’avais l’impression d’être un traître. C’est comme si chaque machine portant mon logo me dévisageait et me reprochait : tu vas me quitter. Durant des mois j’en ai été malade. On était sur le point de conclure un accord, mais la vente n’a finalement pas eu lieu. Le fait que mon bras droit n’obtienne pas le poste que je souhaitais a fait capoter les négociations. »

Mais l’idée de vendre avait fait son chemin ?

« Je me suis retrouvé sur une voie de garage, la crise du Covid a éclaté – j’ai pris plusieurs mois pour me remettre sur les rails –, mais le déclic pour vendre était fait. La lésion à la moelle épinière me complique de plus en plus la vie, et le fait de trouver et conserver de bons employés devient progressivement plus difficile. »

Et cette fois-ci, c’est vous qui avez pris l’initiative de vendre Tendotools

« J’en ai parlé avec mon comptable de longue date Bert Pardon qui, avec son cabinet Paraccount, fait partie de Moore Belgique. Il m’a mis en contact avec Dealmakers et c’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Nele Neyrinck. Je dis souvent : people is the name of the game. Si vous disposez des bonnes personnes, vous aurez une entreprise au sommet. Ce fut le cas avec Nele et Dealmakers. Pas de tapage inutile, pas de stress, des dossiers impeccablement préparés, toujours prête à fournir des explications, de bons contacts avec les candidats acheteurs… Quelle différence par rapport à mon expérience précédente. La collaboration avec Joke Stoffelen de Moore Tax&Legal s’est elle aussi déroulée sans heurts, le volet juridique était parfaitement couvert, nous pouvions donc dormir sur nos deux oreilles. »

L’accord a été conclu en août. Alors, satisfait ?

« Mon bras droit a obtenu le poste que je souhaitais. Personnellement, je resterai encore disponible durant six mois, tandis que ma compagne Stefanie, qui se chargeait de la comptabilité dans l’entreprise, restera aussi à bord. Mais de là à dire que je suis satisfait ? Oui et non. Quand je quitte l’entreprise le soir et que je vois le très grand bâtiment, je n’ai aucune raison de ne pas être satisfait. Je dois apprendre à lâcher prise. La vie est trop courte. »