Après six générations de l’entreprise familiale, Philip Op De Beeck s’associe à un partenaire financier
« Nous continuons à travailler, mais avec un peu plus de confort »
Depuis six générations, la pépinière « Armand Op De Beeck » de Philip Op De Beeck est une affaire purement familiale. « Depuis 1832, l’entreprise est passée en ligne directe de père en fils. » Désormais, Philip s’associe à un partenaire extérieur, mais lui et sa femme Sofie continuent de gérer l’entreprise en qualité d’actionnaires minoritaires substantiels.
« Émotionnel ? Bien sûr. Déchirant ? Pas forcément. Je sais pertinemment que cet accord est la bonne décision à tous égards. » Durant trente ans, Philip Op De Beeck et son épouse ont géré la pépinière familiale de 80 hectares. Tout au long de l’année, la pépinière occupe en permanence une quinzaine de collaborateurs – « très fidèles, nous connaissons très peu de rotations ». En haute saison, ce chiffre passe facilement à quarante. Charles (21 ans), le plus jeune fils de Philip et Sofie, travaille également dans l’entreprise. « Un travailleur acharné, mais il n’a pas l’ambition de diriger l’entreprise. Il veut simplement continuer à travailler ici. Une décision que nous respectons pleinement. Il faut témoigner du respect pour le passé, mais il ne doit pas nous aveugler. Chaque génération doit suivre sa passion. »
Un besoin d’investissement
Ces trois dernières décennies, la société a connu chaque année une croissance saine de 5, 6 ou 7 pour cent. « Plus que sur le chiffre d’affaires, je me suis plutôt concentré sur la rentabilité », explique Philip. Ces dernières années, l’entreprise a connu une croissance exceptionnelle grâce au Covid. Ce qui eut pour conséquence que les gens ont accordé plus d’importance au vert dans leur environnement immédiat, mais aussi au changement climatique et au rôle important des forêts dans la fixation du carbone.
« Dans les années à venir, la demande en matière de plantes et de haies continuera à dépasser l’offre, comme nous pouvons déjà le constater dans les commandes jusqu’en 2024. » Ces riantes perspectives n’ont pas empêché Philip et Sofie de penser à plus long terme encore.
Philip : « Lorsque vous avez cinquante ans et que vous êtes à la tête d’une entreprise avec un riche passé, il n’est pas superflu de se demander quelle voie vous souhaitez emprunter dans les années à venir. Comment assurer la continuité de l’entreprise sur le long terme ? Cette question revenait sans cesse. Je n’aborde pas cette question de manière émotionnelle, mais je pense que c’est important : nous disposons d’une entreprise familiale décente avec une excellente réputation, du personnel fantastique qui s’engage et qui prend ses responsabilités à chaque fois que cela s’avère nécessaire, etc. Dans un premier temps, j’ai pensé que nous devrions peut-être diminuer la voilure et nous concentrer encore plus sur la rentabilité. Mais ce serait contre nature. Compte tenu de la forte demande pour nos produits et de la question climatique, le moment est venu d’investir davantage dans l’entreprise. Ce n’est que de cette manière que nous pouvons conserver notre position. Mais étant donné notre âge, la chose est moins évidente qu’il y a vingt ou trente ans. L’idée a donc commencé à germer pour se mettre en quête d’un partenaire pour notre entreprise. Nous souhaitions conserver notre nom et continuer à jouer un rôle dans l’entreprise. En tant que gestionnaire, et à terme éventuellement en tant qu’actionnaire pur avec un management externe. »
La tranquillité d’esprit
Par l’intermédiaire de son comptable, Philip est entré en contact avec Bram Verstraeten de Dealmakers. Les premières discussions se sont déroulées au second semestre de 2020 et elles ont abouti en novembre 2021 à un accord qui assure l’avenir de Philip, Sofie et leur entreprise. « Nous recherchions en quelque sorte un compagnon de route, un acteur qui embarquerait dans notre histoire, un sparring-partner avec lequel nous pourrions élaborer une stratégie commune. Nous ne voulions pas d’un acteur purement financier qui comptait revendre dans quelques années. Bram nous a magnifiquement guidés à cet égard. Heureusement, car il s’agit d’un processus complexe qui requiert beaucoup de temps et d’attention. Bram a toujours maintenu le focus sur notre objectif de départ. »
Une sélection rigoureuse de candidats repreneurs a donné comme résultat le fonds familial Invale. « Nous avons tout de suite accroché. Leurs valeurs et leurs normes rejoignaient les nôtres et nous avons conclu un accord selon lequel nous entrons à nouveau dans la société à hauteur de 48 %. Cela nous procure une certaine tranquillité d’esprit sur le plan financier, tout en restant impliqués et en continuant à nous occuper de la gestion au quotidien de l’entreprise dans les prochaines années. Ensemble, nous allons poursuivre le développement de l’entreprise et investir dans l’avenir avec beaucoup d’enthousiasme. »
La Touche Dealmakers
Bram Verstraeten, Partner chez Dealmakers, a mené à bien le dossier. En voici les aspects les plus particuliers :
- Nous avons cherché et trouvé l’équilibre entre une injection financière pour poursuivre la croissance et un contrôle du management suffisant pour demeurer activement impliqué durant plus de dix ans.
- Nous avons réuni les profils adéquats de candidats repreneurs et avons fourni une structure et un cadre durant tout le trajet. La transaction a été conclue avant que toutes les énergies soient à nouveau requises au niveau de la production, étant donné l’entame de la haute saison.