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Perspectives d’acquisitions après le Covid-19

Reprise d'entreprise
Environnement économique
Valorisation d’une entreprise

Chez Dealmakers, nous avons le privilège de faire partie de deux mondes. Nous avons un pied dans un monde où sont collectées les données financières et économiques et où est créée la connaissance, et nous avons un pied dans la pratique de la vie entrepreneuriale. Cette combinaison offre une perspective unique. Qu’en est-il des reprises d’entreprises après la crise du coronavirus ? Nous vous livrons quelques analyses issues de notre kaléidoscope d’observations.

Ceci n’est la crise de 2008 revisitée. 

La crise financière de 2008 a été provoquée par des produits bancaires toxiques. Elle a affecté le secteur bancaire et les actifs financiers. Parmi les conséquences, nous avons constaté une différence dans la perception du risque et une surveillance renforcée des banques. Cette crise a donc principalement affecté la financiabilité des transactions. 

La crise de du coronavirus touche l’économie réelle. Mais à part l’effet à court terme du confinement, il est impossible d’en évaluer l’impact total. Nous présentons ci-dessous une estimation des conséquences à long terme. 

 De grandes différences ENTRE les secteurs. 

Les voyages, les événements, l’hospitalité… sont touchés de plein fouet. La reprise dans ces secteurs prendra du temps et toutes les entreprises ne survivront pas. Mais pour tout ce qui a trait au “télé-“ (téléconférences, téléachat, mais aussi l’informatique dans son ensemble), nous constatons une augmentation de l’activité. Ces deux effets sont susceptibles d’entraîner des économies d’échelle (en d’autres mots : des reprises). Les éléments clés dans le paysage industriel seront plus valorisés, d’autres entreprises par contre verront leur prix baisser. 

De grandes différences AU SEIN des secteurs. 

Les effets dérivés de cette situation expliquent les grandes différences constatées au sein d’un même secteur. Prenons par exemple l’alimentation : une entreprise alimentaire qui livre l’Horeca est au point mort. Les entreprises qui approvisionnent le commerce de détail ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 25 % ou plus. 

Les investisseurs financiers sont à l’affût. 

Il y a beaucoup d’argent en circulation et les banques centrales en créent beaucoup : les taux d’intérêt resteront donc bas pendant pas mal de temps encore. Les financiers recherchent des rendements plus élevés pour les actions. Les acteurs dans le Private Equity (Capital-investissement) accumulent un sérieux trésor de guerre (dry powder), ce qui a pour conséquence d’intensifier la concurrence. Leur vision devient donc plus commerciale et axée sur la création de valeur réelle. On constate récemment une nouvelle tendance : le buy-and-build, qui consiste à reprendre une entreprise forte en guise de locomotive pour le rachat d’autres entreprises, plus petites et du même secteur. Cette tendance du buy-and-build s’applique désormais aussi au secteur des PME. 

Les PME sont moins sensibles. 

La conjoncture se traduit de manière moindre dans le nombre de reprises de PME que dans celui de plus grandes entreprises. Ceci s’explique par le fait que l’achat ou la vente d’une PME est souvent motivé par des motifs personnels et le contexte familial du chef d’entreprise. Toutefois, le climat économique pèse par contre sur le prix et la structure de la vente. 

Nouveaule REBITDAC 

Les professionnels évaluent souvent le prix sur base de la formule : EBITDA x multiple (pour connaître le niveau des multiples en 2019). En fait, il s’agit du cash-flow d’exploitation annuel prouvé avec des chiffres normalisés, ou REBITDA (recurring earnings before intrest, taxes, depreciation and amortizationle bénéfice récurrent avant intérêts, impôts et amortissements). 

Actuellement, lorsque nous négocions le prix, nous devons tenir compte du facteur « corona ». Chaque entreprise est impactée par la crise (au niveau des recettes et des dépenses, et donc sur le flux de liquidités de cette année). Il importe de faire la part des choses entre des effets ponctuels, qui sont en principe facilement mesurables, et des effets à plus long terme que, parfois, nous ne connaissons même pas encore. D’où le nom de REBITDAC.