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Vente à un grand groupe : un autre prix ?

Reprise d'entreprise
Valorisation d’une entreprise

Lorsqu’un entrepreneur a pris la décision de vendre son entreprise, se pose vite la question du type de repreneur à privilégier. Un grand groupe ou une PME, ou encore une personne physique ? Il est vrai qu’il existe des différences considérables dans la manière dont ces groupes d’acheteurs abordent une reprise. Nous proposons quelques explications avec, chaque fois, les effets sur le prix de reprise attendu.

Méthodes de valorisation

Lorsqu’un grand groupe fait une estimation, il utilise généralement une approche DCF (Discounted Cash Flow). Cette méthode se concentre avant tout sur les flux futurs de trésorerie disponibles que l’entreprise peut générer. Ces flux futurs de trésorerie disponibles sont ensuite actualisés. Cette méthode est relativement complexe à utiliser, car elle nécessite un bon plan pluriannuel. Par ailleurs, elle se base sur un horizon d’investissement sans limites. Pour être bien clair : un « multiple » est une représentation simplifiée d’une valorisation DCF. Cette méthode est parfois utilisée lors d’un premier contact avec un grand groupe. Ce point de départ général est ensuite approfondi à l’aide d’un calcul DCF plus détaillé.

Un « plus petit » repreneur, et surtout un acheteur particulier, utilisera une approche tout à fait différente comme point de départ. Il doit en effet amortir le prix de la reprise au sein de l’entreprise même et parfois également vivre avec les revenus générés. C’est la raison pour laquelle il se concentrera principalement sur la capacité de remboursement disponible de l’entreprise visée. L’aspect le plus frappant est l’effet sur la valeur résiduelle : celle-ci est essentielle dans une valorisation DCF habituelle, mais généralement inexistante dans le raisonnement d’un plus petit repreneur.

Perception des risques

On constate également une différence claire concernant l’évaluation du risque d’une reprise. Cela concerne à la fois le risque de la reprise même et les risques inhérents à l’entreprise visée.

Un plus petit repreneur se concentrera surtout sur les risques opérationnels, c’est-à-dire ceux liés à la gestion quotidienne de l’entreprise, comme la disparition d’une ou de plusieurs personnes clés, l’état des machines ou une analyse détaillée de l’évolution de la marge au niveau de la production. Ce sont des événements qui auront une influence directe sur la gestion de l’entreprise et sur les bénéfices. Ces éléments jouent bien sûr aussi un rôle pour un plus grand groupe, mais celui-ci a l’habitude du management par délégation. C’est pourquoi il partira généralement du principe que ces problèmes peuvent être résolus et n’ont qu’un effet temporaire sur la valeur de l’entreprise reprise, ce qui est le cas.

Le groupe s’attachera avant tout aux risques liés à ce qui est acheté (actifs et passifs), aux risques d’un rayonnement possible vers les autres activités du groupe et, enfin, aux risques liés à la raison même de l’achat de l’entreprise en question. Cette dernière catégorie est souvent liée au marché ou aux produits. Il y a donc une différence claire dans la perception des risques et, par conséquent, une différence dans la façon dont ces risques seront pris en compte dans la valorisation.

La valeur ou le prix

Là où, pour fixer son offre, une personne physique ou une PME repreneuse se basera normalement sur une croissance relativement modeste et quelques effets subjectifs, un plus grand groupe tiendra souvent compte des évolutions macroéconomiques et des économies d’envergure.

Cela se traduira généralement par une prime venant s’ajoutant à la valeur « intrinsèque » de l’entreprise. D’autre part, un plus grand groupe a bien sûr des coûts de structure, ce qui pèse sur le prix possible. Il ne souhaitera certainement pas reprendre toutes les économies d’envergure dans son offre de prix.

Chez Moore Stephens et Dealmakers, nous utilisons une association de méthodes. Nous évaluons le résultat obtenu pour parvenir à une conclusion. Toutefois, un prix de vente n’est pas une donnée théorique : le type d’acheteur détermine également la hauteur du prix de vente attendu. Il s’agit donc souvent de viser juste dans la recherche de l’acheteur idéal.