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Comment déterminer la combinaison de financement appropriée ?

Reprise d'entreprise
Financement
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Si vous projetez d’effectuer une reprise, nous vous conseillons d’investir suffisamment de temps dans la recherche de l’équilibre idéal entre fonds propres, dette et formules intermédiaires attractives. De nombreux facteurs jouent un rôle dans la recherche du mix le plus pertinent. Qui plus est, il convient de tenir compte, dès le départ, de tous les frais supplémentaires qui viennent se greffer sur le prix d’acquisition. Nele Neyrinck, Partner chez Dealmakers et responsable pour les provinces de Flandre occidentale et orientale, vous informe à ce sujet.

 

À la recherche de capitaux supplémentaires

Il y a peu de chances qu’une PME ou un entrepreneur soit en mesure de fournir les capitaux propres suffisants pour reprendre une autre entreprise. Il faut par conséquent partir en quête de capitaux supplémentaires. Cela se traduit généralement par un prêt bancaire, sur base d’un dossier solidement étayé afin de fournir toutes les garanties voulues en matière de capacité de remboursement. Dans le cas d’un crédit en vue d’une reprise, les banques souhaitent généralement un remboursement étalé sur 5 à 7 ans. Si l’emprunteur possède des biens immobiliers, ce délai peut aller jusqu’à 15 ans pour la composante immobilière. La banque analyse aussi le business plan et le secteur d’activité de l’entreprise. Une contribution propre de 25 à 30 % du prix d’acquisition est généralement demandée.

Outre le prêt bancaire, il existe d’autres possibilités :

  • L’acheteur demande au vendeur de reporter une partie du paiement. En d’autres termes : il bénéficie d’un prêt de la part du vendeur, le Vendor Loan ou crédit vendeur. Il existe aussi la formule du earn-out. Dans cette variante, le montant du paiement différé peut varier en fonction des résultats futurs convenus. Il existe plusieurs différences notables : le prêt vendeur figure entièrement dans le bilan de l’acheteur, dans le cas du earn-out, tout dépend des accords. Il y a également une différence entre les deux options en termes de prix de revient.
  • L’acheteur implique un coactionnaire dans la reprise. Il convient de garder à l’esprit que cette formule génère du capital, mais en contrepartie il y a aussi une participation dans l’entreprise. L’ampleur de cet impact dépend des accords conclus au préalable. Souvent, on retrouve un droit de veto pour les décisions importantes. Et en cas de revente, le coactionnaire a son mot à dire.
  • Autre option, au nom évocateur, le prêt mezzanine. Le terme se réfère à une forme de crédit hybride à mi-parcours entre le crédit bancaire et le capital à risque. Il s’agit d’un prêt subordonné combinant des éléments de dette et de capitaux propres. Souvent, des warrants sont liés à ce type de prêt. Ceux-ci donnent au prêteur le droit d’acheter une partie du capital-actions à un prix fixé au préalable au moment de la vente de la société. Avantage de cette formule : la structure du bilan de l’acheteur demeure suffisamment solide. Inconvénient : un prêt mezzanine est plus cher qu’un prêt bancaire classique.

Sous peine d’amende

Chaque forme de financement possède ses propres caractéristiques en termes de prix de revient, de structure du bilan et de contrôle sur la stratégie et les tenants et aboutissants de l’entreprise. Ces dernières années, les conventions de crédit ont souvent donné lieu à des accords particuliers entre l’entreprise et l’institution financière. Ce type d’engagement comporte, par exemple, des accords sur les liquidités minimales, les exigences de rentabilité, l’endettement maximal, etc. que l’acheteur doit respecter, sous peine d’amendes et de majorations de taux d’intérêt.

Frais supplémentaires

Des coûts viennent s’ajouter au prix d’achat. L’acheteur doit en tenir compte. Il y a évidemment les frais de transaction mais d’autre part, il est recommandé de surveiller d’autres éléments :

  • la société visée par la reprise a-t-elle des dettes ? Dès que la vente est conclue, elles deviendront immédiatement exigibles. Cela mobilisera donc du capital.
  • le financement du capital d’exploitation. L’entreprise visée par l’acquisition a besoin d’un fonds de roulement afin de continuer à fonctionner et à payer, entre autres, ses fournisseurs et ses collaborateurs.

En d’autres termes, l’acquéreur ne doit jamais perdre de vue que la capacité de remboursement de l’entreprise acquise demeure la pierre angulaire d’une bonne gestion commerciale et, par conséquent, d’un financement d’acquisition sain. Dans l’élaboration du mix financier idéal, il convient de mettre en balance tous ces aspects. Un exercice complexe qui requiert de l’expertise.